Les sculptures en herbe et résine

Formes a découvrir

derniers travaux

Le bousier est un insecte qui vit dans les excréments des mammifères qu’il roule en boulettes. Les chouettes fabriquent également avec leur déglutition des boulettes d’aspect fibreux. Les Simonnet coupent leur herbe, l’engrangent, la font sécher, la malaxent et….

Le sculpteur, le modeleur (et non le tailleur) a un problème de base, créer du volume pour obtenir une forme. Les déchets organiques et en particulier l’herbe tondue se sont imposés à nous comme une solution idéale à ce problème. Abondance du matériau tout au long de l’année, obligation de tondre ma pelouse pour le charme de mon jardin et ce qui n’est pas négligeable, gratuité totale de ce végétal. Parfaitement séchée puis mélangée à de la résine en quantité variable, ce composite peut être très foisonnant, donc léger, avec beaucoup de vide pour le corps du volume ou au contraire être dense comme un mastic fibreux très résistant pour la peau de finition.

Nous sommes en possession de deux matériaux très opposés dans leur expression. L’herbe hachée, comme un reliquat de la nature, un déchet fibreux, et le stratifié polyester que nous traitons en surface polie, épurée, abstraite, produit abouti d’une technologie d’aujourd’hui.

Nous donnons libre cours à ces deux expressions en les opposant dans un dialogue plastique. Le naturel (le brut) et le fabriqué. La matière et l’abstrait. L’aspect fini pourra être réservé à l’intérieur de la forme, qu’il soit visible ou à découvrir en ouvrant celle-ci, alors que l’extérieur aura un aspect fibreux organique, proche de la nature. L’esprit organique, au sens charnel de la forme est alors en dialogue avec la réalité rustique d’une matière organique naturelle telle que l’herbe, le foin, la paille.

Jean Marie Simonnet