Les Simonnet exposent du 24 septembre au 10 octobre 2009 à la Galerie Parisienne
Galerie Parisienne
30 rue de Lille
75007 PARIS
FORMES A DECOUVRIR
( derniers travaux )
Le bousier est un insecte qui vit dans les excréments des mammifères qu’il roule en boulettes. Les chouettes fabriquent également avec leur déglutition des boulettes d’aspect fibreux. Les Simonnet coupent leur herbe, l’engrangent, la font sécher, la malaxent et….
Entrée en matière
Le sculpteur, le modeleur ( et non le tailleur ) a un problème de base, créer du volume pour obtenir une forme. Les déchets organiques et en particulier l’herbe tondue se sont imposés à nous comme une solution idéale à ce problème. Abondance du matériau tout au long de l’année, obligation de tondre ma pelouse pour le charme de mon jardin et ce qui n’est pas négligeable, gratuité totale de ce végétal. Parfaitement séchée puis mélangée à de la résine en quantité variable, ce composite peut être très foisonnant, donc léger, avec beaucoup de vide pour le corps du volume ou au contraire être dense comme un mastic fibreux très résistant pour la peau de finition.
Nous sommes en possession de deux matériaux très opposés dans leur expression. L’herbe hachée, comme un reliquat de la nature, un déchet fibreux, et le stratifié polyester que nous traitons depuis plus de quarante ans en surface polie, épurée, produit abouti d’une technologie d’aujourd’hui.
Nous donnons libre cours à ces deux expressions en les opposant dans un dialogue plastique. Le naturel ( le brut ) et le fabriqué. La matière et l’abstrait. L’aspect poli pourra être réservé à l’intérieur de la forme, qu’il soit visible ou à découvrir en ouvrant celle-ci, alors que l’extérieur tout en protégeant l’intérieur, aura un aspect fibreux organique en sa matière, proche de la nature. L’esprit organique, au sens charnel de la forme est alors en dialogue avec la réalité rustique d’une matière organique naturelle et universelle telle que l’herbe. Le même mot « organique » relie et exprime ces deux réalités. Nous sommes très proches en son esprit de la noix de coco.
La sculpture s’offre en général à nos yeux par une forme, un volume, qui est appréhendée par sa surface, sa peau, son extériorité. Dépassant cette convention, nous interrogeons la forme sur ce qu’elle recèle, sur ce qu’elle cache, sur ce qui constitue sa réalité interne. La forme est plus que son enveloppe. La maison plus que quatre murs avec portes et fenêtres. Pour la découvrir, il faut la creuser, la pénétrer, l’ouvrir, l’habiter (de l’intérieur), y faire son nid, s’y lover. Nous vous convions à ce voyage intérieur, organique, au centre de la forme, une entrée en matière en quelque sorte.
Jean Marie Simonnet